Traditionnellement ancré au centre et à droite, le département voit s'affronter la droite et la gauche. Quelques formations peuvent jouer les arbitres, comme le mouvement nationaliste au Pays basque ou les écologistes. Débat sur France 3 ce lundi à partir de 23 h.
Le rendez-vous de 2021 sera-t-il celui de la revanche pour la gauche ? Le département des Pyrénées-Atlantiques a changé de camp voilà six ans. C'est le centriste Modem Jean-Jacques Lasserre qui a ravi la place au socialiste Georges Labazée. Les socialistes ont été à la tête de l'assemblée le temps d'un seul mandat.
Jean-Jacques Lasserre, lui, entend bien renouveler le sien en brigant un second mandat.
La droite unie
Pour y parvenir, Jean-Jacques Lasserre a réussi ce que ses voisins des autres départements n'ont pas tous réussi : l'union des forces de droite dans un secteur depuis longtemps acquis au centre et à la droite. Le patron du département a donc constitué une coalition LREM, MODEM, LR, UDI, baptisée FORCES 64.
Parmi les candidats, sur les deux secteurs Pays basque et Béarn, on retrouve des figures politiques locales comme Claude Olive, maire d'Anglet et à la tête des LR 64. Tout comme Max Brisson, parlementaire LR de la côte. Les grandes villes de la côte basque sont déjà ancrées au centre et à droite, comme Bayonne, Biarritz, Anglet ou encore Saint-Jean-de-Luz.
La gauche en ordre dispersé
La gauche avance en ordre dispersé avec Gauche 64, et son chef de file le socialiste bayonne Henri Etchetto, candidat malheureux à la mairie de Bayonne l'année dernière.
Il n'a pas réussi à faire l'union partout. Même si localement des alliances ont pu se nouer, le Parti Communiste, Génération.s ou la France Insoumise (FI) présentent des candidats.
C'est aussi le cas avec les écologistes d'EELV. Seuls les territoires d'Anglet, Bayonne-1 et Pays de Bidache, accueillent une candidature commune Gauche 64 avec les écologistes d'EELV. Le parti écologiste est donc présent dans 8 des 12 cantons basques.
Les effets des listes séparées aux élections régionales se font sentir jusqu'au département le plus au sud de la grande Nouvelle-Aquitaine.
Même si localement des alliances ont pu se nouer, le Parti Communiste (PCF), Europe Ecologie Les Verts (EELV), Génération.s ou la France Insoumise (FI) présentent des candidats éparpillés. Les communistes présentent aussi des candidats maison dans plusieurs cantons. Leur leader Olivier Dartigolle regrette un éparpillement des voix.
Les arbitres du second tour
La bascule n'est envisageable que si trois cantons changent de camp et si les dix cantons acquis en 2015 le restent.
Le département compte 27 cantons : 12 en Pays basque et 15 en Béarn. La surprise viendra-t-elle du mouvement abertzale (défense de la nation basque) EH Bai, présent pour « l’alternative de gauche écologiste, féministe et abertzale », comme en 2015 ? Il sera forcément très observé au Pays basque et jusqu'à Pau. Il a marqué des points lors des dernières élections de 2015, améliorant leurs résultats à l'intérieur comme sur la côte.
Sous le slogan « Vivre, travailler et décider au Pays Basque », le mouvement avait obtenu d'être dans la course au second tour dans cinq cantons : une première. EH Bai avait alors confirmé son assise. Dans le canton Nive-Adour, Alain Iriart a alors gagné un siège au département, battant au passage le tandem du Front national. Puis il avait démissionné pour ne pas cumuler les mandats. Cette année, c'est le seul canton basque où la candidature EH Bai est soutenue par l'alliance EELV-Génération.s.
Selon les scores du premier tour, vont-ils s'associer à la gauche pour contribuer à une bascule politique dans le département ?
Le revers sur la loi Molac, mettant un coup de frein au développement des langues régionales aura peut-être un effet sur le vote.
Celui qui est également sous observation, c'est le Rassemblement National. Le parti de Marine Le Pen est présent partout sauf un canton. Il base sa campagne notamment sur l'immigration, surtout au Pays basque. Une campagne qui a commencé par de la pression entre des partis de gauche et le RN en février dernier, quand une vingtaine de militants RN et la conseillère régionale Edwige Diaz sont venus à la frontière au point de passage afin de « dénoncer l’immigration massive ». Les uns scandant « Pays basque, terre d’accueil, Euskal Herria, harrera herria », les autres du RN déployant une banderole « Immigration, ça suffit ! ».
Autour de Pau, il reste quelques traces de discorde entre les militants actuels et les anciens. Le parti de Marine Le Pen devra faire face à six binômes Debout la France constitués par d'anciens membres de ce parti.
Voir ou revoir le débat
Un coup d'oeil dans le rétro de 2015
INFOGRAPHIE : résultats des élections départementales dans les Pyrénées-Atlantiques - second tour 2015 @Christophe Roux
INFOGRAPHIE : répartition des sièges, élections départementales dans les Pyrénées-Atlantiques - second tour 2015 >
@Christophe Roux
La mobilisation des électeurs restent la grande inconnue du scrutin de ce mois de juin 2021.
Le département en quelques chiffres >
animation Sarah Paulin
Débats sur France 3
France 3 Aquitaine organise des débats pour les Départementales 2021 :
Lundi 7 juin : à partir de 23h > Pyrénées-Atlantiques : débat animé par Hélène Harte avec ses invités :
- Jean-Jacques Lasserre - Forces 64 ( centre et droite )
- Nicole Juyoux - EELV/Génération.S
- Xabi Larralde - régionaliste ( EHBAI )
- François Verrière - RN
- Danielle Raucoules - PC
- Henri Etcheto - Gauche 64 ( PS )
A suivre également >
Lundi 7 juin : à partir de 23h > Landes
Lundi 14 juin : à partir de 23h > Dordogne et Lot-et-Garonne
Mercredi 16 juin : à partir de 22h > Gironde